La diététique

Le 28/04/2017

Dis-moi, c’est quoi la diététique ?

Diététicien, nutritionniste, naturopathe, nutrithérapeute, coach-nutrition…il semble qu’il n’y ait jamais eu autant de professionnels se disant expert en nutrition. Comme nous ne savons plus où donner de la tête, retenons une définition qui clarifiera nos esprits. Le diététicien est celui qui a suivi une formation en 2 ans et obtient le BTS Diététique ou le diplôme universitaire technologique Génie Biologique, Option Diététique. C’est le seul diplômé d’état, outre le médecin spécialisé en nutrition au cours de l’internat, qui garanti une expertise en alimentation. A l’instar du médecin, le diététicien est un terme protégé tandis que nutritionniste n’est qu’un adjectif que tout passionné de nutrition peut s'attribuer librement, au risque de brouiller les pistes. Les autres termes cités ne relèvent pas aujourd’hui d’un diplôme d’état.

 

Ainsi, actuellement en France nous n’avons qu’un seul et même « petit » diplôme qui cache une très grande diversité de métiers. Le diététicien exerce en libéral, en milieu hospitalier, dans une société de restauration, d’agro-alimentaire, ou encore dans une collectivité publique.

Au cours de ses études trop denses, il apprend à connaître les aliments, de leur composition nutritionnelle à leur procédé de fabrication. Les bases de la physiologie, du nourrisson à la personne âgée en passant par le sportif et la femme enceinte sont étudiées. Les principales pathologies sont travaillées parallèlement à l’alimentation qui leur est la plus adaptée. Le diététicien connaît les normes et les réglementations en vigueur qui assurent l’hygiène et la qualité de l’alimentation servie en restauration collective. Mais il ne peut pas être diplômé sans maîtriser les principales techniques culinaires ni avoir su régaler son jury avec une pâte à chou bien levée et une crème pâtissière savoureuse !

Enfin, le diététicien est formé à élaborer des menus correspondant aux envies et besoins des convives aussi variés soient-ils.

 

On touche alors le cœur de sa profession : accompagner l’individu à se nourrir du mieux possible en partant de sa situation. Pour amener l’individu à une alimentation saine et équilibrée, le diététicien doit prendre en compte le plus grand nombre des dimensions qui font la richesse de tout individu : sa dimension biologique, physique mais aussi culturelle, familiale, sociologique, psychologique etc. Oui, le diététicien sait pertinemment que manger est un acte à la fois si simple et si complexe qui reflète bien des choses sur notre vie. Le diététicien voit combien notre société chérie sa gastronomie et que se nourrir est source de plaisir, de convivialité, d’échanges. La dieta, en grec ne signifie-t-elle pas d’ailleurs, « l’art de vivre » ? Ainsi, il collabore étroitement avec les cuisiniers pour s’accorder avec subtilité à leurs exigences. Mais le diététicien est aussi celui qui apportera des solutions lorsque on ne sait plus quoi et comment manger, quand le corps dysfonctionne, quand les discours se contredisent.

 

Or, en réalité il est regrettable de voir souvent le travail du diététicien pris en sandwich entre un budget serré, des structures de repas figées et des recommandations contraignantes toujours plus nombreuses. Le résultat est alors décevant. Dès lors, rejetons une fois pour toute, la caricature dépassée d’une diététique synonyme d’interdiction, de restriction et de frustration. La diététique ne se résume pas aux prescriptions de « régime » dans les hôpitaux ni aux fréquences du GEMRCN en restauration collective. Cessons les slogans hypocrites tels que « nos menus sont élaborés par nos diététiciens », jolies vitrines masquant la médiocrité des produits, la grossièreté des grammages…

Donnons les moyens au diététicien de relever son défi et de déployer son art de vivre. Car accompagner l’individu et la collectivité à faire de ses repas de vrais moments de ressourcement est l’affaire de tous.

 

Comment parler d’une « autre cuisine » sans une diet’éthique valorisée et ambitieuse ?

Domitille Legendre