Cuisiner permet de mieux se connaître soi-même !

Le 19/06/2017

 

Comment faites-vous la cuisine ? Avec ou sans recette ? En quantités trop importantes ou pas assez ? Avec beaucoup d’ingrédients variés ou peu d’ingrédients et toujours les mêmes ? La cuisine agit comme un révélateur de notre personnalité. C’est ce qu’explique Emmanuelle Turquet, fondatrice de “Papilles Créatives” à
Paris, qui utilise la cuisine comme un outil de développement personnel.

"La cuisine, quand on prend le temps de s’y arrêter, est un formidable outil de connaissance de soi". Pourquoi ? Parce qu’on parle de soi quand on fait la cuisine ! Et on en dit beaucoup plus qu’on ne le croit… Emmanuelle Turquet a tout analysé.

Je cuisine, donc je suis


La cuisine permet d’abord de « faire l’expérience de soi », explique-t-elle dans son e-book Cuisine Thérapie. Vous avez connu des repas de famille pantagruéliques et goûteux dans une ambiance festive ? Votre relation à la cuisine ne sera pas la même si vous n’avez jamais goûté à ces rituels. Et vous n’aurez pas non plus les mêmes idées sur les relations familiales et la notion de fête.
La cuisine parle donc de notre histoire, de notre éducation, de nos croyances. Vous cuisinez toujours en grande quantité ou au contraire jamais assez ? Vous mangez vite, sans plaisir et n’importe quoi ? La cuisine est aussi un révélateur de notre “singularité”. Vous aimez mangez avec vos doigts de temps en temps ; vous préparez toujours de belles assiettes ; vous dégustez ce que vous mangez ; vous ne mangez que quand vous avez faim ? Faire la cuisine et manger parlent aussi de votre façon de vous “connecter” à votre corps. Cette “activité banale”, que l’on pratique trois fois par jour, permet en fait d’utiliser ses cinq sens et de gérer (ou pas) ses sensations - et il y en a peu d’autres qui le permettent aussi bien. Vous adorez inventer des recettes ou les dévier ? « C’est la part ludique de la cuisine, dans laquelle on laisse s’exprimer l’enfant qui est en nous », détaille Emmanuelle Turquet.
En un mot, « notre relation à la cuisine témoigne (…) de la qualité du lien qu’on entretient avec soi-même et de l’importance que l’on s’accorde», écrit-elle encore dans son e-book.


Un outil ludique pour l’affirmation de soi


De cet ingrédient ludique de la cuisine, Emmanuelle Turquet fait émerger la confiance en soi que l’on peut avoir ou pas (mais que l’on peut aller chercher !). «Commencer par assembler des aliments en y ajoutant sa touche d’épices, cuisiner des choses simples et savoureuses avant de tester des associations surprenantes peut demander du temps (…). Comme dans tout apprentissage, s’aventurer un peu plus loin chaque fois est valorisant, et le triomphal “c’est moi qui l’ai fait” s’adresse d’ailleurs très souvent d’abord à soi », constate-t-elle.
En conséquence, « les expérimentations successives renforcent autonomie et confiance en soi, et conduisent tôt ou tard à s’émanciper pour élaborer son propre chemin culinaire (…). La cuisine devient alors une voie vers l’émancipation ». Sans oublier le fait que cuisiner (comme jardiner) est une activité anti-stress reconnue, et qui permet aussi d’être “dans l’instant présent”. Emmanuelle Turquet évoque aussi le rapport aux autres dans la cuisine. Il y a aussi beaucoup à dire sur la façon dont on gère une équipe ! « Comment ajuste-t-on ses comportements selon qu’on se considère comme étant “bonne pâte”, selon qu’on ait une tendance à “marcher sur des oeufs” ou qu’on soit enclin à “mettre de l’huile sur le feu”, par exemple?», interroge-t-elle. En résumé, vue par Emmanuelle Turquet, la cuisine est un formidable explorateur d’identité, un vivier pour la connaissance de soi. 

Emmanuelle Couturier