25 Avr
Les cantines de Lyon

La volonté politique forte ne semble pas être un ingrédient suffisant pour faire changer le régime des cantines scolaires. Pour preuve, le contrat de délégation de service public signé au début du mois entre Elior et la Ville de Lyon. 

Tout avait pourtant bien commencé pour les édiles lyonnaises. Les annonces se multipliaient, le maire Grégory Doucet programmait "créer une ville à hauteur d'enfants" en consacrant 230 millions d'euros à la rénovation thermique des écoles, à la végétalisation des cours de récréation et aux repas 100 % bio et 50 % locaux dans les cantines. Il annonçait une relocalisation de l'agriculture.

Mais l'histoire se compliqua avec l'annonce du déploiement d'un menu unique végétarien à partir de février 2021. De nombreuses voix se firent entendre localement et nationalement, jusqu'au ministre de l'Agriculture qui déclara dans un tweet : "Arrêtons de mettre de l'idéologie dans l'assiette de nos enfants !", saisissant le préfet du Rhône.

Après cette tempête médiatique, en avril 2022, force était de constater que la reprise en main ne pouvait se faire sans le soutien d'une société de restauration, avec des ajustements car trouver des fournisseurs pour la rentrée 2022 en accord avec le cahier des charges ne fut pas chose facile : seuls 10 % des agriculteurs du département du Rhône proposent des produits biologiques.

Résultat, sans tambour ni trompette, le contrat fut conclu avec Elior, d'une valeur de 43 millions d'euros, à l'échéance de l'été 2024, pour servir 129 cantines et près de 27.000 repas/jour. Et dans les assiettes, un menu local qui s'étire sur 200 km autour de la capitale des Gaules au lieu des 50 km initialement annoncés, avec 75 % de bio au lieu de 100 %. Retour à la réalité !