restauration collective responsable
Les Labels : un gage de qualité à renforcer !
Dans un paysage agroalimentaire saturé de labels, les consommateurs y compris les acheteurs en restauration collective, se retrouvent souvent perdus soit par une absence d’informations sur la qualité, la provenance des produits agroalimentaires soit par une surabondance d’allégations plus vertueuses les unes que les autres. Seuls les SIQO tirent leur épingle de ce jeu. Cette prolifération de labels répond à une demande croissante de qualité et de durabilité, mais elle soulève aussi des doutes sur leur fiabilité et leur pertinence.
Avec la prolifération de labels, les acheteurs sont perdus pour définir leurs besoins en matière de qualité et de durabilité des produits alimentaires. Face à ces enjeux, trois initiatives récentes mettent en lumière le rôle crucial des labels dans la promotion de produits de « réelle » qualité, la juste rémunération des producteurs et la transparence envers les consommateurs :
-
Un débat sur la "jungle des labels" organisé lors des Mardi de l’Agro.
-
La campagne nationale "Il y a des signes qui ne trompent pas".
-
Le manifeste en faveur du Label Rouge, symbole historique de qualité.
Un débat nécessaire sur la "Jungle des Labels"
Le 10 décembre dernier, les Mardi de l’Agro ont accueilli un débat essentiel sur la multiplication des labels, souvent perçue comme une véritable "jungle" pour les consommateurs.
Parmi les problèmes soulevés, la confusion générée par la diversité des labels est apparue comme un enjeu central. Les intervenants, dont Carole Ly, directrice de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), ont insisté sur l’urgence de simplifier ce paysage en rationalisant le nombre de labels et en renforçant la transparence de leurs cahiers des charges.
« Les labels les plus crédibles reposent sur des cahiers des charges rigoureux, définis et contrôlés », a déclaré Carole Ly. Selon elle, cette standardisation est indispensable pour préserver la confiance des consommateurs et garantir une rémunération équitable aux producteurs. Cette proposition fait écho à une demande croissante des citoyens pour des informations claires et fiables.
"Il y a des signes qui ne trompent pas" : une campagne pour restaurer la confiance
La campagne nationale "Il y a des signes qui ne trompent pas", organisée du 1er au 7 décembre, avait pour objectif de valoriser les labels officiels tels que le Label Rouge, l’AOP (Appellation d’Origine Protégée), l’IGP (Indication Géographique Protégée) et le label AB (Agriculture Biologique).
Cette initiative visait à sensibiliser les consommateurs aux avantages des labels certifiés. En misant sur la pédagogie, elle contribue à renforcer et à expliquer les critères d’attribution pour mieux faire comprendre leurs bénéfices, non seulement pour les consommateurs, mais aussi pour les producteurs. Pour Carole Ly, « cette campagne a permis de reconnecter le grand public avec les réalités de la production agricole, mettant en avant les exigences et les efforts nécessaires au respect de cahiers des charges stricts ».
Le Manifeste pour le Label Rouge : Défendre une qualité supérieure
Le Label Rouge, véritable emblème de qualité supérieure, est aujourd’hui au cœur d’un manifeste visant à réaffirmer son importance face à la standardisation industrielle croissante.
Pour Bernard Tauzia, producteur engagé et président du Synalaf, « il s’agit avant tout de défendre la qualité des produits contre l’uniformisation et de garantir une juste rémunération des agriculteurs ». Carole Ly précise que « ces labels reposent sur des cahiers des charges exigeants, qui assurent des pratiques agricoles respectueuses des terroirs et inspirent une confiance durable » en insistant sur le temps long que demandent ces démarches pour être identifiées par le consommateur.
Les producteurs bénéficiant de cette certification profitent également d’une meilleure valorisation de leurs produits, d’une meilleure rémunération ce qui encourage des pratiques agricoles durables et éthiques, essentielles pour l’avenir des filières.
Vers une nouvelle alliance entre consommateurs et producteurs
Ces trois initiatives témoignent d’une volonté collective de redonner du sens aux labels, en misant sur trois piliers essentiels : la transparence, la qualité et la juste rémunération des producteurs.
L’engagement d’initiatives privées telles que "C’est qui le patron ?", qui invite les consommateurs à co-construire les produits qu’ils achètent, illustre parfaitement l’impact positif d’un lien renforcé entre producteurs et consommateurs. Ces démarches ne se limitent pas à une simple certification, mais deviennent un levier de transformation pour le secteur agroalimentaire.
Restaurer la confiance dans les Labels
Dans un contexte où les attentes des consommateurs évoluent rapidement, les labels publics doivent continuer de s’adapter et se simplifier pour rester pertinents. De leurs côté, les labels ou marques privées doivent rendre publics leurs cahiers des charges. Il en est de même pour les certifications dans le domaine de la restauration collective.
Ces efforts collectifs montrent que les consommateurs, les producteurs et les institutions peuvent ensemble relever les défis d’un secteur agroalimentaire plus éthique, transparent et durable.
Le succès des labels repose désormais sur une alliance entre éducation du consommateur et soutien aux producteurs. L’enjeu est de taille : garantir une alimentation de qualité tout en préservant les ressources agricoles et en valorisant les savoir-faire locaux.
Laurent Terrasson
L'autre cuisine